Édition du jeudi 13 octobre 2016
Une enquête sur l'éducation dans les quartiers de la politique de la ville plaide pour « mieux prendre en compte les réalités de terrain »
L’association des maires Ville et Banlieue de France a mené cet été une enquête sur l’éducation dans les quartiers de la politique de la ville en prévision d'une rencontre avec la ministre de l'Éducation, rencontre qui n'a pas encore eu lieu.
19 villes, soit un quart des adhérents de l'association, ont répondu à ce questionnaire très fouillé. Il en ressort une analyse assez critique sur ce qu'il conviendrait, selon les élus, d'améliorer pour répondre aux enjeux de l'éducation dans ces quartiers en difficulté.
Le premier regret porte sur le fait que la réforme des périmètres des zones prioritaires, de la ville, de l'éducation et de la sécurité (les ZSP) n'ait pas abouti à une vraie convergence. Il en résulte que des collèges ou des écoles, « manifestement en difficulté éducative », sont écartés de ces périmètres. Les élus demandent donc que cela puisse être corrigé, au cas par cas.
S'ils n'hésitent pas à investir pour favoriser la scolarisation précoce des enfants de 2 à 3 ans, les maires y posent des conditions : « Des locaux suffisants et adaptés, un personnel d’accueil qualifié, des effectifs réduits, une prise en charge individuelle et progressive, une offre de qualité pédagogique, une bonne implication des parents ». Visiblement, la capacité de l’Éducation nationale à réunir ces conditions fait défaut dans les trois quarts des communes interrogées. Les élus préfèrent alors miser « sur les capacités de socialisation des structures petite enfance, qu’elles jugent parfois mieux dotées et organisées pour remplir cette mission ».
A propos de la réforme des rythmes scolaires, ils notent qu'elle a « permis d’accroître l’offre des activités socio-éducatives et culturelles pour les enfants défavorisés des quartiers en politique de la ville ». Mais les élus restent perplexes sur « les bénéfices qu’en retirent les enfants des milieux les moins favorisés » sur le plan pédagogique ou social.
Perplexes, les élus le sont plus encore sur l'objectif de mixité sociale. De fait, « l’absence ou la quasi absence de mixité sociale ne caractérise pas seulement l’école mais les quartiers en politique de la ville », rappelle l'enquête. Cela entraîne des phénomènes d'évitement connus : le choix d'une autre école publique ou d'une école confessionnelle ; un quart des villes déclarent en avoir vu s’ouvrir dans ou à proximité de leur quartier. S'ajoute une autre évolution, notable dans deux villes sur trois : le développement d'une offre parallèle « d’accompagnement scolaire communautaire » émanant d’associations « se présentant à la fois comme cultuelles et culturelles ». Le sentiment d'impuissance prédomine, particulièrement autour des questions de laïcité. Les élus redoutent une « sécession urbaine et culturelle volontaire soustrayant progressivement les familles et les élèves à toute forme de dialogue avec les pouvoirs publics ».
Les élus insistent aussi bien sûr sur les moyens dont ils ont besoin pour rénover les établissements scolaires et autres équipements éducatifs dans les quartiers. Si certains bénéficient des crédits de l'Anru, cela ne suffit pas, parce que ces crédits sont limités. Les questions de périmètre font que « toutes les opérations jugées prioritaires ou nécessaires n’ont pu être financées ». Enfin la mobilisation des crédits de droit commun fait toujours défaut malgré la convention signée entre les ministères de la Ville et de l'Éducation ; une convention que les acteurs de terrain ne connaissent visiblement pas. Pour Ville et Banlieue, il faut donc « repartir des réalités de terrain ».
19 villes, soit un quart des adhérents de l'association, ont répondu à ce questionnaire très fouillé. Il en ressort une analyse assez critique sur ce qu'il conviendrait, selon les élus, d'améliorer pour répondre aux enjeux de l'éducation dans ces quartiers en difficulté.
Le premier regret porte sur le fait que la réforme des périmètres des zones prioritaires, de la ville, de l'éducation et de la sécurité (les ZSP) n'ait pas abouti à une vraie convergence. Il en résulte que des collèges ou des écoles, « manifestement en difficulté éducative », sont écartés de ces périmètres. Les élus demandent donc que cela puisse être corrigé, au cas par cas.
S'ils n'hésitent pas à investir pour favoriser la scolarisation précoce des enfants de 2 à 3 ans, les maires y posent des conditions : « Des locaux suffisants et adaptés, un personnel d’accueil qualifié, des effectifs réduits, une prise en charge individuelle et progressive, une offre de qualité pédagogique, une bonne implication des parents ». Visiblement, la capacité de l’Éducation nationale à réunir ces conditions fait défaut dans les trois quarts des communes interrogées. Les élus préfèrent alors miser « sur les capacités de socialisation des structures petite enfance, qu’elles jugent parfois mieux dotées et organisées pour remplir cette mission ».
A propos de la réforme des rythmes scolaires, ils notent qu'elle a « permis d’accroître l’offre des activités socio-éducatives et culturelles pour les enfants défavorisés des quartiers en politique de la ville ». Mais les élus restent perplexes sur « les bénéfices qu’en retirent les enfants des milieux les moins favorisés » sur le plan pédagogique ou social.
Perplexes, les élus le sont plus encore sur l'objectif de mixité sociale. De fait, « l’absence ou la quasi absence de mixité sociale ne caractérise pas seulement l’école mais les quartiers en politique de la ville », rappelle l'enquête. Cela entraîne des phénomènes d'évitement connus : le choix d'une autre école publique ou d'une école confessionnelle ; un quart des villes déclarent en avoir vu s’ouvrir dans ou à proximité de leur quartier. S'ajoute une autre évolution, notable dans deux villes sur trois : le développement d'une offre parallèle « d’accompagnement scolaire communautaire » émanant d’associations « se présentant à la fois comme cultuelles et culturelles ». Le sentiment d'impuissance prédomine, particulièrement autour des questions de laïcité. Les élus redoutent une « sécession urbaine et culturelle volontaire soustrayant progressivement les familles et les élèves à toute forme de dialogue avec les pouvoirs publics ».
Les élus insistent aussi bien sûr sur les moyens dont ils ont besoin pour rénover les établissements scolaires et autres équipements éducatifs dans les quartiers. Si certains bénéficient des crédits de l'Anru, cela ne suffit pas, parce que ces crédits sont limités. Les questions de périmètre font que « toutes les opérations jugées prioritaires ou nécessaires n’ont pu être financées ». Enfin la mobilisation des crédits de droit commun fait toujours défaut malgré la convention signée entre les ministères de la Ville et de l'Éducation ; une convention que les acteurs de terrain ne connaissent visiblement pas. Pour Ville et Banlieue, il faut donc « repartir des réalités de terrain ».
E.S.
Télécharger l’enquête.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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